jueves, 4 de noviembre de 2010




Communication difficile ! http://francebienvenue2.wordpress.com/
Publié le 3 janvier 2011 by Anne| Laisser un commentaire
Entre père et fille, entre parents et ados, le courant ne passe pas* toujours très bien ! La vie quotidienne n’est pas de tout repos. Rien de surprenant, rien de nouveau. En voici une petite illustration où chacun est dans son rôle, entre nécessité d’encadrer et désir de voler de ses propres ailes**.
Ce qui est rassurant, c’est qu’un jour probablement, la « petite » Juliette d’aujourd’hui, 16 ans et agacée par ses parents, tiendra les mêmes propos à ses propres enfants !


Transcription :
- C’est toujours : « Dans cinq minutes », ou « Oui, oui, d’accord ». Mais ça se fait pas (1), donc les cinq minutes deviennent vingt minutes, deviennent une demi-heure. Et bah c’est les yeux levés (2), « Pfff », une espèce de respiration exaspérée, dès qu’on demande quelque chose, dès qu’on…, « Ah ». On passe (3) vraiment pour des vieux cons (4)! On est dans ce… dans ce rapport-là, une espèce de communication qui devient… qui devient de plus en plus difficile.
C’est l’ordinateur : «Reste pas (5) trop longtemps sur l’ordinateur.» C’est la télé bien sûr : « Reste pas trop longtemps devant la télé. » C’est… pas que pour elle mais pour sa sœur : « Tu peux sortir de la douche » ou « Mets la table », «Débarrasse la table», « Fais ceci, fais cela ». « Fais pas ci, fais pas ça », voilà.
- Non mais c’est vrai, mais c’est parce que eux, je pense qu’ils se rendent pas compte que (6) nous, on a nos trucs (7) et eux, ils font partie de notre vie de la maison. Forcément, eux, ils pensent que moi j’ai… je pense qu’à vider les poubelles ou des choses comme ça, alors que moi, j’y pense jamais! Quand papa, il (8) veut pas me laisser sortir, je comprends pas pourquoi. Je lui dis : «Voilà, j’ai fait mes devoirs. J’ai eu des bonnes notes.» Il me dit : « Non, ce sera comme ça. » Alors moi, j’aime pas, parce que je peux pas négocier. Et ça finit tout le temps en cris, en pleurs, et voilà, on peut rien faire.
- Non mais c’est pas ça. Toi tu dis : « Je veux sortir tous les samedis soirs. » Bah je dis non. Ça peut pas être un postulat (9). Tu peux pas dire « Je veux sortir tous les samedis soirs. » C’est pas possible. Enfin tu as seize ans ! On dit : « Une fois de temps en temps », et on négocie à chaque fois. Et donc après, c’est « 3 heures du mat’ »(10), mais non, c’est 2 heures. Tout ça devient une discussion où je perds mes nerfs (11) assez facilement, là-dessus. Parce qu’en plus, c’est des salades (12), c’est-à-dire qu’elle dit : «J’ai ma copine machin (13) qui sort jusqu’à 3 heures ». En fin de compte (14), après, on a la mère de machin qui appelle, qui dit « Oui, bah nous, il faudrait qu’elle soit rentrer à minuit. » Donc elle nous… A chaque fois, elle va… elle va nous prendre l’excès absolu pour nous en faire une espèce de règle. Donc voilà, on négocie, et puis le ton monte (15), et puis voilà. C’est ça un peu le rapport à… à l’adolescence. Vous essayez de frapper à la porte sans…sans succès, quoi.


- A table ! Les loulous (16), à table, c’est prêt. Les enfants, à table, ça va être froid. Non, j’ai dit « A table ». J’ai dit « A table ! »
- Euh, c’est pas la peine de gueuler (17), maman. Oh, c’est bon, on n’est pas sourds.


Quelques explications :
1. ça se fait pas : ici, ça signifie qu’elle ne fait pas ce qu’on lui demande de faire.
2. les yeux levés : normalement, on dit « Lever les yeux au ciel ». Quand quelqu’un fait ça, c’est pour exprimer son agacement. Ce n’est évidemment pas poli.
3. on passe pour… : on est considéré comme…
4. des vieux cons : un con, c’est quelqu’un de nul, d’idiot. (grossier)
5. Reste pas trop longtemps… : Il manque la négation complète : « Ne reste pas…», comme très souvent à l’oral. (familier)
6. se rendre compte que : comprendre que
7. on a nos trucs : on a nos préoccupations, nos centres d’intérêt, etc… Le mot «truc » est très vague et familier.
8. Papa, il veut pas : on met souvent deux sujets (ici : papa et il) au lieu de dire «Papa ne veut pas ». (familier et oral)
9. un postulat : une affirmation qui ne se discute pas.
10. 3 heures du mat’ = 3 heures du matin. (abréviation orale courante mais familière)
11. perdre ses nerfs : perdre son calme, s’énerver.
12. des salades : des mensonges, des choses pas claires. (familier)
13. machin : c’est le mot qu’on emploie quand on ne veut pas ou peut pas citer le nom de quelqu’un. (familier)
14. en fin de compte : finalement
15. le ton monte : on s’énerve, on se fâche, on se met à crier.
16. les loulous : les enfants (familier et affectueux)
17. gueuler : crier, hurler (familier)


* Le courant ne passe pas : il n’y a pas de compréhension, d’entente entre deux ou plusieurs personnes. (familier)
** voler de ses propres ailes : devenir indépendant, avoir sa propre vie d’adulte, sans dépendre de ses parents.





Un froid de loup (

http://francebienvenue2.wordpress.com)

Transcription :

Froid partout. Partout, partout. Les jambes, les pieds, les doigts. Moi, ça me dérange pas, tant qu’il pleut pas (1), hein !

Il fait très froid, très, très froid. Les doigts gelés, les orteils gelés. On est bien obligé de se préparer au froid, parce qu’on peut pas arrêter le chantier ici. On est obligé de se couvrir de multiples épaisseurs : doubles-gants, certes, des chaussures épaisses. Le soir, il y a beaucoup de fatigue mais on est heureux de retrouver le foyer où il fait chaud.


- Là, ça va mieux à cette heure-là. C’est le matin vers huit heures qu’on a un petit peu froid, dès qu’on attend les clients. (2)
- Puis en plus, vous avez les mains dans la glace, avec le poisson.
- Ah ouais, on est obligé de mettre de la glace quand même, mais c’est vrai qu’elle est pas chaude, hein ! Mais…
- Ça va ? C’est supportable ?
- Ouais. Tant qu’il y a pas de vent (1), ça va. Et ils promettent encore pire pour la fin de semaine, alors… C’est pas que ça nous arrange (3) mais on va faire avec.(4)
Bon, ça circule pas (5). On sait pas ce qui se passe. Ça fait à peu près deux heures et demie, pour faire dix-huit kilomètres. C’est mal salé. Beaucoup de gens sont dans la galère.(6)
Je vais essayer de passer par des petits chemins. Faut bien venir bosser !(7)
- Je viens juste d’arriver mais y en a pas.(8)
- Y en a pas. Huit heures et demie… Y en a pas.
- Et vous allez à Lyon ?
- Eh oui, on va tous travailler, oui. Gare de Vaise.
- Comment vous allez faire, là ?
- Ben là, regardez : on a une âme charitable qui se propose. Ou on fait du stop (9), ou on se débrouille (10) comme on peut.
- Vous étiez au courant (11) qu’il y aurait pas de bus ce matin, non ?
- Ben, pas vraiment. Je pensais que ça allait être dégagé. Mais les voies sont pas dégagées, donc on fait comme on peut, hein !
- J’ai écouté… J’ai regardé Infos Trafic TCL hier soir et ils disaient donc qu’il y avait pas de bus, hein. Hier soir à 19h30, il y avait pas de bus. Il fallait re… Il fallait se reconnecter à 6 heures du matin. Donc moi, je me suis pas connectée ce matin. J’ai dit, je vais descendre voir.
- Et c’est… c’est important pour vous si vous n’arrivez pas à votre travail ?
- Non… mais enfin, c’est embêtant (12), oui, quand même (13). Mais bon, j’ai des patrons (14) qui sont compréhensifs, hein. De toute façon, je vais pas… je vais pas… Oui, là, c’est un cas de force majeure (15), hein.
- Et vous madame, vous êtes l’âme charitable qui va aller… qui allez véhiculer tous ces gens-là !
- Dieu me le rendra peut-être !(16) On va y aller doucement mais sûrement (17), on va essayer.
- C’est mon premier de travail. Donc si j’annule mon premier jour, ça va pas être top (18) quand même. Donc on va essayer de faire avec. C’est pas grave ! (19)






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